Le haricot de Soissons (démarche IGP)
Le département de l’Aisne est connu depuis le 18ème siècle pour produire du haricot sec, principalement autour de Laon et Soissons. Il était alors coutume de pratiquer la « coltoro promiscua » consistant à associer la culture du haricot à celle de la vigne.
Si plusieurs espèces et variétés de haricots ont été cultivées sur ce territoire, aujourd’hui, seul le haricot de Soissons issu du haricot d’Espagne à grain blanc est encore cultivé pour un usage professionnel de nos jours.
La filière du haricot de Soissons représente environ 25 producteurs actifs, pour un volume d’environ 25 tonnes.
Les caractéristiques du haricot de Soissons :
Le haricot de Soissons est actuellement issu d’une seule variété CAHOT de l’espèce Phaseolus coccineus (haricot d’Espagne à grain blanc). C’est une plante tardive et très vigoureuse, elle est grimpante et peut atteindre plus de 2,5 mètres de haut.
Quand elle atteint 10 centimètres de hauteur, elle est tuteurée sur des échalas ou sur des filets à ramer. Ces deux méthodes lui permettront de grimper de façon à laisser ses grappes de fleurs blanches s’échelonner sur toute la hauteur. Le haricot est récolté à parfaite maturité.
L’aire de production s’étend aujourd’hui au cœur du département de l’Aisne, autour de Soissons, ville réputée pour le commerce des haricots secs. Cette aire rassemble les vallées de l’Aisne, de l’Ailette, de la Marne, et de la Serre et représente 544 communes qui correspondent historiquement au bassin de production du haricot de Soissons.
La démarche qualité engagée
Le haricot de Soissons, produit authentique du Soissonnais, a failli disparaître à la fin des années 1990, notamment à cause d’une trop faible valorisation du produit, mais aussi et surtout de la vente de haricots d’importation utilisant la dénomination « Soissons » (principalement de Chine ou de Pologne).
Afin de faire face aux nombreuses usurpations de la dénomination “haricot de Soissons”, les producteurs se battent pour assurer la survie de cette filière emblématique.
- La Confrérie Gastronomique des Compagnons du haricot de Soissons existe depuis 1997. Elle effectue la promotion de son produit de terroir à travers et au-delà de l’hexagone. Elle sillonne la France et la Belgique depuis 20 ans à raison de 35 sorties environ par an et se réunit une fois par mois.
- Une association Loi 1901 réunissant les producteurs a été créée en 2001. Elle regroupe les producteurs de la coopérative et les indépendants afin de défendre et promouvoir le haricot de Soissons. C’est le porteur du projet IGP.
- La Coopérative agricole du Haricot de Soissons : La coopérative a été créée en 2003 pour relancer la culture de ce légume typique de la région de Soissons, elle est dédiée uniquement à la préparation (tri, passage au froid et conditionnement) et à la commercialisation de Haricot de Soissons (secs ou cuisinés).
La relance de cette production a permis de répondre à une demande du marché sans cesse en progression, en lien avec l’évolution des modes de consommation et le retour vers les produits locaux.
Depuis 1997, les producteurs de haricots de Soissons ont démarré les réflexions sur la création d’une Indication géographique protégée (IGP) afin de réserver la dénomination géographique, tout en sauvegardant la variété, le savoir-faire local et ainsi ancrer le produit dans le territoire.
Suite à la fusion des régions Nord Pas de Calais et Picardie, Qualimentaire, en collaboration avec le Centre Régional de Ressources Génétiques (ENRx/CRRG) accompagne la démarche depuis 2016.
Le dossier, revu et complété des argumentaires demandés (notoriété du produit, risque d’homonymie) a été déposé pour instruction par l’INAO en Juin 2018.
Cette demande d’IGP représente à la fois une reconnaissance officielle de la qualité du produit en lien avec le territoire du Soissonnais mais aussi une protection qui sera un moteur à l’installation de nouveaux producteurs et à l’augmentation des surfaces pour les producteurs actuels.